Le diagnostic du radon : définition, risques et détection

Le radon et les risques sur la santé

Issu de la désintégration naturelle de l’uranium et du thorium présent dans la croûte terrestre (terre, roche et eau), le radon est un gaz radioactif qui pénètre dans les bâtiments au travers des fissures et les sols poreux, mais également via la plomberie. Bien que les niveaux de radon varient considérablement d’un endroit à un autre, il est néanmoins la seconde cause de cancer du poumon après le tabagisme. En conséquence, il est recommandé de réaliser régulièrement des diagnostics du radon en milieu professionnel pour prévenir des fortes concentrations et limiter les risques.

Il est nécessaire de préciser que le risque de cancer du poumon lié au radon dépend largement de facteurs externes, dont sa concentration et la durée d’exposition, sans oublier les facteurs de risque individuels (tabagisme, maladies respiratoires latentes, etc.).

Les méthodes de détection et la législation française

Du fait que le radon est naturellement présent dans l’air et dans l’eau, il est parfois nécessaire de cumuler les méthodes de détection du radon pour préserver la santé publique. Il en existe quatre principales :

1. La dosimétrie passive – des détecteurs de particules alpha ou à film sont disposés à des endroits stratégiques pour une période donnée afin de détecter la présence de radon dans l’air. Ces données sont ensuite analysées en laboratoire pour déterminer la concentration selon les traces laissées par les particules alpha.
2. La dosimétrie active – contrairement à la méthode passive, la dosimétrie active enregistre en temps réel les niveaux de radon dans l’air. On utilise pour cela des détecteurs électroniques à semi-conducteurs et des détecteurs à ionisation de chambre.
3. La mesure de l’eau – les méthodes de détection du radon dans l’eau comprennent l’aération et l’adsorption (la propriété qu’ont les solides de fixer sur leur surface certains gaz) sur des matériaux granulaires.
4. Le monitoring – dans les grandes structures accueillant de nombreuses personnes, il peut être recommandé de passer par le monitoring. Cette méthode peut en cumuler plusieurs afin de surveiller les différents niveaux de concentration sur une période prolongée, de quelques mois à un an.

La réglementation française concernant le radon

En France, la réglementation concernant le radon est principalement définie par le Code de la Santé Publique. Cette dernière impose, entre autres, les normes de référence (fixées à 300 becquerels par m3 pour les habitations), bien qu’aucune loi n’impose la détection chez les particuliers.

Note : dans le cadre d’un achat ou d’une vente immobilière, il est obligatoire de fournir une information sur les risques d’exposition, voire d’encourager ou imposer un diagnostic dans les régions les plus touchées.

Les textes de lois appliqués au Code du Travail

De nombreux décrets et textes réglementaires concernant la problématique Radon sont appliqués au Code du Travail :

Articles R.4451-1 à R.4451-144 du code du travail

• Décret n° 2018-434 du 4 juin 2018 portant diverses dispositions en matière nucléaire
• Décret n° 2018-437 du 4 juin 2018 relatif à la protection des travailleurs contre les risques dus aux rayonnements ionisants
• Décret n° 2018-438 du 4 juin 2018 relatif à la protection contre les risques dus aux rayonnements ionisants auxquels sont soumis certains travailleurs
• Art. R. 4451-1, Art. R. 4451-10 et Art. R. 4451-18 du code du travail
• Arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français
• Décision n°2009-DC-134 de l’ASN du 7 avril 2009 modifiée par la décision n°2010-DC-181 de l’ASN du 15 avril 2010 fixant les critères d’agrément des organismes habilités à procéder aux mesures de l’activité volumique du radon, la liste détaillée des informations à joindre à la demande d’agrément et les modalités de délivrance, de contrôle et de retrait de l’agrément
• Décision n°2009-DC-0136 de l’ASN du 7 avril 2009 relative aux objectifs, à la durée et au contenu des programmes de formation des personnes qui réalisent des mesures d’activité volumique du Radon.
• Décision n°2015-DC-0506 de l’ASN du 9 avril 2015 relative aux conditions suivant lesquelles il est procédé à la mesure de l’activité du radon.
• Décision n°2015-DC-0507 de l’ASN du 9 avril 2015 relative aux règles techniques de transmission des résultats de mesure du radon réalisés par les organismes agréés et aux modalités d’accès à ces résultats.
• Arrêté du 30 juin 2021 relatif aux lieux de travail spécifiques pouvant exposer des travailleurs au radon. www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043927231
• NF-ISO 11-665-8

La prévention des risques : ventilation et étanchéité

Limiter les trop fortes concentrations de radon dans les bâtiments peut se faire relativement facilement en installant un système de ventilation adéquat (VMC, extracteurs, échangeurs d’air, etc.). Le principe est de changer l’air et le renouveler par l’air provenant de l’extérieur. En complément, il convient de vérifier la présence de fissures et l’étanchéité des ouvertures afin de limiter l’infiltration par le sol, le toit ou les fenêtres.
Aujourd’hui, il existe également des barrières de radon pour empêcher la migration du radon par le sol. Ces membranes sont généralement constituées de matériaux imperméables, tels que le polyéthylène, et sont installées lors de la construction ou lors de rénovations majeures et sont généralement associées à une dépressurisation du sol.
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